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Après avoir travaillé une dizaine d’années dans les ateliers de décors à Montréal, j’ai démarré ma propre entreprise de peinture artistique, les illusarts. Ma spécialité était les grands formats, des murales commerciales et résidentielles, avec un penchant pour la décoration de chambre d’enfant. Un an plus tard, je contractais la bactérie mangeuse de chair. J'ai survécu, mais j'y ai perdu mes jambes et le pire cauchemar pour une artiste peintre, j'ai dû me faire amputer les deux mains. Sans baisser les bras, j'ai choisi de remonter mes manches et de réapprendre à peindre à l'aide de prothèses. J’ai dû adapter mon art et les formats sont passés d’immenses murs à des toiles tenant sur un chevalet.

Illustrer des livres pour enfants a toujours été un rêve pour moi. Lorsque j'ai perdu mes deux mains, j'ai bien cru que jamais je ne pourrais l'exaucer! C'est un bonheur indescriptible que d'illustrer de belles histoires à l'aide de ma tablette graphique. Cet outil technologique est d’une grande utilité pour moi. J’ai bien tenté de dessiner sur une feuille de papier, mais lorsque vient le temps d’effacer, il ne reste plus qu'une boulette toute froissée! Cela me permet aussi de prendre un petit congé de mes tubes de peinture à dévisser, sans compter la tâche de nettoyage inexistante avec le crayon numérique! J’adore toutes les possibilités que m’apporte ce médium qui m’ouvre tant de nouvelles portes!

L'aventure de l'écriture s'est concrétisée avec l'épreuve que notre famille à dû affronter. Afin de ventiller les énormes émotions, mon amoureux, Alin Robert, a commencé à partager des nouvelles de mon état de santé sur les réseaux sociaux. De fil en aiguille, un premier livre autobiographique, Quand l'Everest nous tombe sur la tête, a vu le jour en 2014. Depuis, Alin s'est consacré à la fiction, jeunesse comme pour tous, tandis que moi, j'écris sur ma vie singulière avec Se relever sans mains ni pieds et mes chroniques publiées chaque dimanche dans le Nouvelliste. Retrouvez ici nos bibliographies respectives.